HABSBOURG - LORRAINE
HISTORIQUE DE L'EMPIRE D’AUTRICHE HONGRIE, MAISON DE HABSBOURG LORRAINE
Empire d’Autriche Hongrie
Maison de Habsbourg Lorraine
La monarchie, également connue sous le nom de double État, était une union monarchique entre les couronnes de l'Empire autrichien et du Royaume de Hongrie en Europe centrale. Cette union résultait de l'Ausgleich ou compromis de 1867, par lequel la dynastie des Habsbourg d'Autriche consentait à partager le pouvoir avec le gouvernement hongrois distinct, partageant ainsi le territoire de l'ancien Empire autrichien. La double monarchie a subsisté pendant 51 ans jusqu'à sa dissolution en 1918, conséquence de la défaite militaire lors de la Première Guerre mondiale.
Palais de Schonbrum, Vienne.
La dynastie des Habsbourg a régné en tant qu'empereurs d'Autriche sur la partie ouest et nord de ce qui était l'Empire d'Autriche, et en tant que rois de Hongrie sur le royaume de Hongrie, qui bénéficiait d'une autonomie gouvernementale et d'une représentation dans les affaires communes, principalement la diplomatie et la défense.
Les deux capitales de la monarchie étaient Vienne pour l'Autriche et Budapest pour la Hongrie.
Géographiquement, l'Autriche-Hongrie était le deuxième plus grand pays d'Europe après l'Empire russe, avec une superficie de 621 538 km² (soit 239 977 miles carrés en 1905), et le troisième plus peuplé après la Russie et l'Empire allemand.
La Maison de Habsbourg-Lorraine, également connue sous le nom de Maison de Habsbourg ou Maison d'Autriche, était l'une des plus importantes maisons royales d'Europe, célèbre pour avoir fourni tous les empereurs officiellement élus de 1438 à 1740, ainsi que les dirigeants des empires autrichien et espagnol, et de plusieurs autres pays.
Originaire de Suisse, la dynastie a d'abord régné sur l'Autriche, qu'elle a gouvernée pendant plus de six siècles.
Une série de mariages dynastiques a intégré la Bourgogne, l'Espagne, la Bohême, la Hongrie et d'autres territoires à leur héritage.
Au XVIe siècle, la famille s'est divisée en branches autrichiennes et espagnoles des Habsbourg.
Les maisons royales étant traditionnellement définies par la descendance masculine, les lignées principales de la maison de Habsbourg se sont éteintes au XVIIIe siècle.
La branche espagnole s'est éteinte avec la mort de Charles II en 1700, remplacée par la branche anjouaise de la Maison de Bourbon avec Philippe V.
La branche autrichienne a disparu en 1780 à la mort de l'impératrice Marie-Thérèse, remplacée par la branche vaudémonte de la maison de Lorraine avec Joseph II.
Ainsi, la nouvelle maison régnante fut nommée Maison de Habsbourg-Lorraine, signifiant qu'il n'y a plus de Maison de Habsbourg aujourd'hui, mais une descendance féminine des Habsbourg subsiste au sein de la Maison de Lorraine, désormais appelée Maison de Habsbourg-Lorraine.
Descendant de Gontrand d'Altenburg, qui vécut au Xe siècle, la Maison de Habsburg accéda à l'Empire en 1273 avec Rodolphe, ayant rendu sa famille la plus puissante de Souabe.
Élu Roi de Germanie et Roi des Romains, il s'appropria rapidement l'Autriche et la Styrie.
Avec le temps, les Pays-Bas, l'Aragon, la Castille, la Bohême, la Hongrie, Milan, la Toscane, Modène et la Sicile, entre autres, furent ajoutés à leurs territoires.
En 1496, la Maison de Habsburg s'unifia avec celle d'Espagne, Philippe le Beau d'Autriche épousant Jeanne la Folle d'Espagne.
Les mariages fréquents entre les branches viennoise et madrilène des Habsburg eurent des conséquences néfastes en raison de la consanguinité pour la Maison d'Espagne.
À la mort du dernier Habsbourg d'Autriche, Charles VI, en 1740, sa fille Marie-Thérèse fut couronnée "Roi Apostolique de Hongrie" en 1741 et Reine de Bohême en 1743.
En 1736, elle avait épousé le Duc François de Lorraine, qui fut élu Empereur en 1745, permettant à Marie-Thérèse de devenir Impératrice.
Leur descendance poursuivit la lignée prestigieuse des Empereurs d'Autriche de la Maison de Habsburg, désormais connue sous le nom de Habsburg-Lorraine.
FAMILLE DE FRANCOIS, Duc de LORRAINE, Empereur Francois I du St Empire Romain et Archiduchesse MARIE THERESE d'AUTRICHE, "Roi Apostolique de HONGRIE"
DESCENDANCE DE
MARIE THERESE D AUTRICHE
ET
FRANCOIS DE LORRAINE
MARIE ANNE D'AUTRICHE, Archiduchesse d'Autriche
Marie-Anne Josèphe Antoinette d'Autriche, née au Palais de la Hofburg à Vienne le 6 octobre 1738 et décédée à Klagenfurt le 19 octobre 1789, est la seconde fille de l'empereur François Ier de Lorraine et de l'impératrice-reine Marie-Thérèse.
Archiduchesse d'Autriche dès sa naissance, elle est dans son enfance l'héritière présomptive de la couronne en tant qu'aînée des enfants survivants du couple impérial.
Cependant, affectée par des maladies et des handicaps, elle ne peut être promise en mariage.
En 1766, elle est nommée abbesse du Frauenstift de Prague, mais elle se retire rapidement au couvent de Klagenfurt, où elle passera le reste de sa vie.
Son palais à Klagenfurt, connu sous le nom de Mariannengasse, est de nos jours le Palais épiscopal.
L'archiduchesse Marie-Anne, aussi connue sous le nom de Marianne, est née le 6 octobre 1738 au palais de la Hofburg à Vienne, résidence de la puissante dynastie des Habsbourg.
Petite-fille de l'empereur Charles VI, elle est la deuxième enfant de l'archiduchesse héritière Marie-Thérèse et du grand-duc François-Etienne de Lorraine.
Les premières années de Marie-Anne sont marquées par la guerre et le décès de son grand-père en octobre 1740.
De nombreux princes européens s'allient alors pour démanteler les territoires de la jeune souveraine Marie-Thérèse et bloquer l'élection de son époux au titre d'empereur.
Marie-Thérèse confère à sa fille une éducation typique des cours royales de l'époque, en mettant l'accent sur ses aptitudes musicales, mais néglige ses autres talents.
Marie-Anne est la moins chérie et la moins estimée des enfants de Marie-Thérèse.
Son frère Joseph, ainsi que ses sœurs cadettes Marie-Élisabeth, surnommée « Liesl », et Marie-Christine, appelée « Mimi », reçoivent toute l'attention et l'affection maternelles : Joseph en tant qu'héritier mâle, Marie-Élisabeth pour sa beauté et Marie-Christine en tant que favorite de leur mère.
Douée d'intelligence, Marie-Anne se passionne pour la peinture et les sciences.
Cependant, elle est affaiblie par des maladies exacerbées par le froid glacial de la Hofburg.
En 1757, Marie-Anne a failli mourir d'une pneumonie et a même reçu l'extrême-onction.
Elle a survécu, mais sa capacité respiratoire a été définitivement réduite, et la fusion de ses vertèbres l'a rendue bossue.
Suite à cela, elle s'est rapprochée de son père, pour qui elle aurait été son enfant préféré.
La mort de François Ier a été un coup dur pour elle.
En raison de son handicap, sa mère ne pouvait pas lui trouver un mari royal comme pour ses sœurs.
Ainsi, en 1766, Marie-Anne a été nommée abbesse du chapitre impérial des Dames Nobles de Prague avec une rente annuelle de 80 000 florins. Cependant, contre l'avis de sa mère, elle a renoncé à sa position à Prague pour devenir abbesse de Klagenfurt avec une rente inférieure.
Avant de partir pour Klagenfurt, Marie-Anne a enrichi la collection numismatique de son père, qui est devenue une partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle de Vienne, avec l'aide de son mentor Ignaz von Born.
Elle a également créé sa propre collection d'insectes et de minéraux.
Elle a financé des projets sociaux, des fouilles archéologiques, ainsi que des scientifiques et des artistes.
Marie-Anne a aussi rédigé un livre sur la politique de sa mère.
Reconnue pour ses aquarelles et dessins par les artistes professionnels, elle devient membre honoraire de l'Académie des beaux-arts de Vienne en 1767 et membre de l'Académie des beaux-arts de Florence en 1769.
Malgré son intelligence et ses multiples talents, la haute société ne l'apprécie pas en raison de ses intérêts scientifiques, jugés inappropriés pour une femme, bien que le monde scientifique et artistique la valorise.
L'impératrice Marie-Thérèse s'éteint le 29 novembre 1780.
Quatre mois après, Joseph II, nouvel empereur du Saint-Empire, envoie Marie-Anne et sa sœur Marie-Élisabeth, devenue abbesse d'Innsbruck, dans leurs couvents respectifs.
Marie-Anne s'établit à Klagenfurt et, devenue proche de Marie-Élisabeth, elles y vivent ensemble jusqu'à leur décès.
Lorsque Marie-Antoinette se rend à Versailles en 1770 pour épouser le futur Louis XVI, elle s'arrête une nuit à Klagenfurt.
Dès l'hiver 1788, la santé de Marie-Anne décline.
Ses problèmes respiratoires s'aggravent et elle est contrainte à l'usage d'un fauteuil roulant.
Pendant que la Révolution française commence à gronder, révélant le courage de sa sœur cadette Marie-Antoinette, l'archiduchesse décède le 19 novembre 1789 à l'âge de 51 ans, entourée de ses amis les plus chers.
Isabelle-Marie
de BOURBON-PARME
1ère épouse de
Joseph II, Empereur du St Empire Romain
Isabelle appartient à la Maison de Bourbon par son père, l'infant d'Espagne, et par sa mère, fille de France.
Le mariage de ses parents s'insère dans les relations franco-espagnoles qui découlent de l'accession au trône d'Espagne du duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV de France.
En 1739, Louise-Élisabeth de France, âgée de 12 ans, épouse Philippe d'Espagne, âgé de 18 ans.
L'infant d'Espagne, troisième fils du roi, n'était pas destiné à régner.
Ce mariage, convenable mais sans éclat, obligeait la fille aînée du roi de France à s'effacer devant sa belle-mère et ses belles-sœurs, issues de maisons moins prestigieuses que la Maison de France.
Élevée à la cour de son grand-père Philippe V à Madrid, Isabelle, infante d'Espagne, est influencée par sa grand-mère ambitieuse, Élisabeth Farnèse, qui aspire à récupérer les territoires qu'elle considère comme son héritage : le grand-duché de Toscane et les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla.
Grâce au traité d'Aix-la-Chapelle en 1748, l'infant Philippe est nommé duc de Parme, Plaisance et Guastalla.
Il prend possession de ses duchés et de ses trois cent mille sujets, tandis que la nouvelle duchesse visite Versailles pour remercier son père, le roi Louis XV, et s'assurer de son soutien et de ses aides financières.
Isabelle se consacre à l'apprentissage du violon et à la lecture d'ouvrages philosophiques, historiques et théologiques, appréciant particulièrement Bossuet et Law.
Dans le contexte du rapprochement entre les maisons de Bourbon et de Habsbourg-Lorraine, elle se marie le 6 octobre 1760, à 18 ans, avec celui qui deviendra l'empereur Joseph II.
Elle est mère de deux filles, Marie-Thérèse (1762-1770) et Marie-Christine (1763-1763). Isabelle et sa belle-sœur, l'archiduchesse Marie-Christine, deviennent rapidement amies ; bien qu'elles se rencontrent quotidiennement, la vie de cour les sépare et elles correspondent abondamment.
On parle de sentiments amoureux ardents chez Isabelle, combattus en vain et non partagés par Marie-Christine, sentiments qui restent platoniques dans le cadre oppressant d'une cour royale où toute émotion est taboue et, par réaction, exacerbée.
Isabelle donne naissance en 1763 à une fille, également nommée Marie-Christine, qui décède durant l'accouchement.
Peu après, Isabelle succombe à la variole.
Isabelle repose dans la crypte des Capucins, la nécropole des Habsbourg à Vienne.
L'archiduc, quant à lui, reste inconsolable. Il se remarie néanmoins, mais il est très dur avec sa seconde épouse, Josépha de Bavière.
Marie-Josephe de BAVIERE
2 ème épouse de
Joseph II, Empereur du St Empire Romain
Josépha est la septième et dernière enfant de Charles VII, Empereur du Saint-Empire, et de son épouse, l'archiduchesse Marie-Amélie d'Autriche.
Parmi les sept enfants du couple, quatre survivent jusqu'à l'âge adulte.
Josépha a un frère, l'électeur Maximilien III Joseph de Bavière, et deux sœurs, Marie-Antoinette de Bavière, électrice consort de Saxe, et Marie-Anne de Bavière, margravine de Bade-Bade.
Le 13 janvier 1765, elle épouse par procuration Joseph de Habsbourg-Lorraine, roi de Germanie et héritier de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche.
Le mariage, loin d'être heureux, est arrangé sous la pression de l'impératrice-mère Marie-Thérèse d'Autriche.
Après avoir vécu les difficultés d'une guerre de succession, elle souhaite que son héritier ait une descendance masculine pour perpétuer l'héritage impérial.
Sur l'insistance du prince Wenzel Anton von Kaunitz-Rietberg, qui veut assurer une alliance avec une princesse de Bavière, Josépha est choisie comme épouse.
Bien que ses détracteurs à la cour reconnaissent sa gentillesse, son utilité, son amabilité et sa bienveillance, ils critiquent son intelligence limitée et son manque de culture.
Avec le temps, Joseph traite Josépha avec une froideur absolue.
Lorsque Joseph succède à François Ier en tant que Joseph II, Josépha devient impératrice du Saint-Empire.
Cependant, sa belle-mère demeure la figure dominante de l'empire et de la cour viennoise.
Leur union reste sans enfant, et bien que la santé précaire de Josépha laisse parfois penser à une grossesse, le mariage ne dure que deux ans.
Josépha décède de la variole le 28 mai 1767, tout comme Isabelle de Bourbon-Parme avant elle.
Elle est inhumée dans la crypte des Capucins à Vienne, sans la présence de l'empereur à ses funérailles.
Malgré son impopularité, l'impératrice joue un rôle involontaire dans la vie politique après son décès quand Joseph II a revendiqué la souveraineté sur une grande partie de la Bavière en 1778 et 1779, invoquant, entre autres raisons, son mariage avec une princesse bavaroise.
Marie Christine,
Archiduchesse d'AUTRICHE
L'archiduchesse, cinquième enfant de l'empereur François Ier de Lorraine et de l'impératrice-reine Marie-Thérèse, était chère à sa mère.
Marie-Christine, affectueusement appelée Mimi par sa famille, née le même jour que sa mère (13 mai) et après la naissance tant attendue de l'héritier du trône, le futur Joseph II en mars 1741, était la préférée de l'impératrice.
Cette faveur maternelle lui attira la jalousie de ses frères et sœurs, en particulier de l'empereur Joseph II, dont la première épouse, Isabelle de Parme, semblait également préférer la compagnie de Marie-Christine à celle de son époux.
Les lettres passionnées d'Isabelle à Marie-Christine révèlent les sentiments intenses d'Isabelle, une jeune femme étrangère, très intelligente mais émotionnellement fragile, envers sa belle-sœur.
À cette période, Marie-Christine était éprise du duc Louis de Wurtemberg, allant jusqu'à se fiancer secrètement avec lui.
Cependant, le mariage ne se réalisa pas, l'Impératrice jugeant le prince, issu d'une modeste lignée régnante, comme un parti inadéquat.
Devant l'affection grandissante d'Isabelle, Marie-Christine décida d'éviter toute rencontre en tête-à-tête avec elle, ne la voyant désormais que lors des événements officiels de la Cour.
Marie-Christine, une femme d'une grande intelligence, a su, avec les conseils de sa belle-sœur Isabelle de Bourbon-Parme, gérer habilement ses relations familiales, en particulier avec sa mère.
Après le décès soudain de son père, l'empereur François Ier, qui a plongé l'impératrice Marie-Thérèse dans une profonde dépression, Marie-Christine a saisi l'opportunité pour obtenir de sa mère l'autorisation de se marier par amour et non pour des raisons d'État.
Amoureuse du prince Albert de Saxe depuis quelque temps, elle a dû faire face au refus initial de l'impératrice qui trouvait cette union peu avantageuse et à celui de l'empereur qui souhaitait la marier au fils de sa sœur défunte, Benoît de Savoie, comte de Chablais.
Avec la mort de son père en août 1765 et le chagrin profond de sa mère, Marie-Christine a finalement réussi à épouser Albert en 1766.
À la suite de cela, Marie-Thérèse a conféré à son gendre le titre de duc de Teschen, et le couple a été nommé gouverneur des Pays-Bas autrichiens après le décès de leur oncle, le prince Charles-Alexandre de Lorraine, en 1780.
Marie-Christine était probablement la sœur avec laquelle Marie-Antoinette, plus jeune de treize ans, s'entendait le moins bien.
La préférence marquée de leur mère ne lui fut jamais pardonnée.
L'union entre Albert et Marie-Christine était cependant parfaitement heureuse, partageant notamment une passion commune pour le dessin.
Albert a constitué l'une des plus remarquables collections de dessins au monde, désormais préservée au sein du célèbre musée viennois qui porte son nom, l'Albertina.
De son côté, Marie-Christine, en amatrice, peignait des aquarelles et des gouaches, aujourd'hui exposées à Schoenbrunn, offrant un aperçu intime de la famille impériale.
La seule ombre au tableau de ce mariage fut leur descendance : Albert et Marie-Christine n'eurent qu'une fille, qui décéda le lendemain de sa naissance, le 17 mai 1767.
Le couple dut faire face à la révolte de leurs états, provoquée par les réformes maladroites de l'empereur Joseph II, le frère de Marie-Christine.
Ce fut la révolution brabançonne qui, en 1789, mena à la création des États belgiques unis.
Après une brève tentative de reconquête par l'Autriche en 1793, Marie-Christine et Albert, expulsés par les armées de la Révolution française, se réfugièrent dans la capitale autrichienne.
Décédée du typhus en 1798, Marie-Christine fut enterrée à Vienne, dans la crypte impériale de l'église des Capucins, la nécropole traditionnelle des Habsbourg.
Marie Elizabeth,
Archiduchesse d'AUTRICHE
Née à Vienne le 13 août 1743, l'archiduchesse est le sixième enfant du couple royal.
Son père, alors grand-duc de Toscane, ne sera couronné empereur qu'en 1745.
Elle est prénommée d'après une de ses sœurs aînées décédée en bas âge, partageant également son prénom avec sa grand-tante, Marie-Élisabeth d'Autriche, ancienne gouvernante des Pays-Bas autrichiens, décédée trois ans auparavant.
À sa naissance, la guerre de Succession d'Autriche fait rage : le duc de Bavière a été élu empereur grâce au soutien de la France, tandis que le jeune roi Frédéric II de Prusse a conquis de manière inattendue et violente la Silésie, la province la plus prospère des territoires de la Maison d'Autriche.
Signé juste un mois après la naissance de l'archiduchesse, le Traité de Worms permet à l'Autriche et à ses alliés de reprendre les hostilités.
Cependant, la victoire tarde et les armées françaises s'emparent des Pays-Bas autrichiens.
Pendant ce temps, l'impératrice, qui détient le pouvoir effectif, réforme ses territoires et provoque une révolution diplomatique en optant, contre l'avis de l'empereur, pour une alliance avec l'ennemi de longue date : la France.
Ainsi naît l'idée d'une union entre les membres de la Maison de Bourbon et ceux de la Maison de Habsbourg-Lorraine.
Marie-Élisabeth, alors âgée de 24 ans, demeure célibataire à cette période. Considérée comme la plus belle fille du couple impérial, elle se montre assez fière de sa beauté, au point de susciter les plaintes de sa mère.
Parfois perfide, elle a tendance à la moquerie et partage avec sa grand-mère Élisabeth-Charlotte d'Orléans une franchise notable.
La guerre de Sept Ans, qui s'est étendue de 1756 à 1763, a marqué la période de l'adolescence et du passage à l'âge adulte de l'archiduchesse.
Le faible nombre de princes de sa génération éligibles au mariage ne lui a pas permis de se marier.
Toutefois, l'alliance avec les Bourbon laissait présager à Marie-Élisabeth un mariage encore plus prestigieux que ceux de ses frères et sœurs.
Louis XV, veuf depuis juin 1768, semblait être un parti idéal.
À 25 ans, la beauté renommée de Marie-Élisabeth aurait dû faire d'elle l'épouse parfaite.
Néanmoins, elle ne se rendra jamais à Versailles. La variole détruira ses espoirs et sa beauté, lui infligeant des cicatrices permanentes sur le visage et un goitre.
Comme sa belle-sœur Anne-Charlotte de Lorraine, qui n'avait pas pu se marier, l'impératrice a destiné Marie-Élisabeth à une vie religieuse (mais non cloîtrée) en la nommant abbesse du chapitre des chanoinesses nobles d'Innsbruck, fondé après le décès de son mari en 1765.
Loin du Tyrol, l'archiduchesse est restée auprès de sa famille à Schönbrunn et à la Hofburg jusqu'au décès de sa mère en 1780.
Son frère, l'empereur Joseph II, souhaitant dissoudre cette « République de Femme », renvoya ses sœurs abbesses dans leurs chapitres respectifs.
Marie-Élisabeth rejoignit alors sa sœur Marie-Anne, abbesse du chapitre des Dames nobles de Prague, et lui succéda en 1789.
Elle y vécut la tragédie de sa jeune sœur, la reine de France.
En fuyant l'armée napoléonienne, elle trouva refuge à Linz où elle décéda le 22 septembre 1808, à l'âge de 65 ans.
Maria Amalia,
Archiduchesse d'AUTRICHE
Marie-Amélie, archiduchesse, est la huitième progéniture de l'empereur François Ier et de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche.
Face à l'absence de princes compatibles de la même génération que ses filles aînées, l'impératrice les présumait destinées au célibat.
Élevée à la cour viennoise, oscillant entre la Hofburg et le château de Schönbrunn, Marie-Amélie voit le jour à l'issue de la guerre de Succession d'Autriche.
À cette époque, le règne de Marie-Thérèse se renforce, son prestige s'accroît et sa lignée se fortifie avec la venue de trois héritiers mâles.
Dans cet environnement, elle grandit éclipsée par ses sœurs, vouées à des destins plus éclatants.
Trouvant un soutien affectif auprès de ses sœurs cadettes, nettement plus jeunes — nées entre 1750 et 1755 —, cette situation entrave son développement en maturité.
La disparition de son père survient en 1765, lorsqu'il décède subitement à Innsbruck pendant les célébrations du mariage de son fils Pierre-Léopold avec Marie-Louise d'Espagne.
Effectivement, le renversement des alliances de 1756 a initié la réconciliation entre les Maisons d'Habsbourg et de Bourbon.
Après le décès des archiduchesses Marie-Jeanne et Marie-Josèphe en 1762 et 1767, Marie-Caroline, âgée de 15 ans, épousa Ferdinand Ier en 1768, alors que la plus jeune, Marie-Antoinette, 13 ans, était destinée à Louis-Auguste de France.
Pendant ce temps, Marie-Christine, utilisant le désarroi de sa mère, obtint la promesse de ne pas être mariée contre son gré et de pouvoir choisir l'homme qu'elle aimait, un prince cadet de la Maison de Saxe : Albert de Saxe-Teschen.
En 1762, l'archiduchesse Marie-Jeanne Gabrielle, sœur cadette de Marie-Amélie, décéda.
Promise à Ferdinand Ier, le fils cadet du roi Charles III d'Espagne, qui avait alors 11 ans, l'impératrice, désireuse de renforcer l'alliance avec les Bourbons, voulait que Marie-Amélie remplace sa sœur.
Cependant, le roi d'Espagne jugea l'écart d'âge entre son fils et l'archiduchesse trop important.
L'impératrice, après avoir proposé l'archiduchesse Marie-Josèphe, contemporaine de Ferdinand, dut faire face au décès de la jeune fille de la variole juste avant son départ.
Inébranlable, elle unit l'année suivante, en 1768, l'archiduchesse Marie-Caroline, une autre de ses jeunes sœurs, au monarque de Naples.
L'archiduchesse, considérée comme une belle femme énergique et appréciée à Vienne, a partagé des sentiments réciproques avec un homme de son âge : le séduisant Charles-Auguste, prince héritier du duché de Deux-Ponts.
Elle désire, à l'instar de sa sœur Marie-Christine, épouser l'homme qu'elle aime.
Bien que Marie-Thérèse et son fils tiennent le jeune prince en haute estime, ils jugent, de concert avec leur principal ministre, le chancelier Kaunitz, qu'un tel mariage serait indigne d'une archiduchesse, le prince étant destiné à régner sur une petite principauté rhénane à la périphérie de l'Empire et de la France.
Il n'est même pas membre du Collège Électoral et, qui plus est, il n'est pas catholique.
Néanmoins, il existe un souverain Bourbon célibataire en la personne de Ferdinand Ier de Parme.
À 17 ans, ce jeune duc est le petit-fils du roi de France et le neveu du roi d'Espagne.
Devenu orphelin très jeune, il gouverne sous la régence de ministres choisis par son grand-père et son oncle.
Sa sœur aînée, Isabelle, qui a fait office de mère, a épousé en 1760 Joseph II, le frère de Marie-Amélie.
Décédée prématurément, elle a laissé l'empereur jeune et inconsolable.
Du côté de Parme, Ferdinand, plus jeune que Marie-Amélie de cinq ans et d'une grande piété frôlant la bigoterie, aurait préféré être moine.
Il est perçu par l'Europe des Lumières comme ayant certains signes de déséquilibre mental.
Guillaume du Tillot, premier ministre de Ferdinand, nommé par la France et l'Espagne et soutenu par le duc de Choiseul, favorise le mariage avec Marie-Béatrice d'Este, fille du duc de Modène Hercule III d'Este.
Le duc de Choiseul propose quant à lui Bathilde d'Orléans, une cousine de Louis XV, très fortunée, mais l'Espagne rejette cette idée.
L'accord s'établit donc autour de Marie-Amélie.
Désespérée, elle implore en vain.
Fidèle à son rôle de souveraine, l'impératrice demeure inébranlable.
Le mariage est célébré par procuration à Vienne le 29 juin 1769. Marie-Amélie part d'Autriche le 1er juillet 1769 et atteint Mantoue le 16 juillet, accompagnée de son frère, le futur empereur Joseph II.
Ferdinand va à leur rencontre avec le duc Sforza Cesarini et le duc Grillo. Lors d'une cérémonie, l'évêque ratifie le mariage le 19 juillet au Palais ducal de Colorno, suivi de festivités et de divertissements.
Le couple ducal arrive à Parme le matin du 24.
Bientôt, en raison de son mode de vie qui dédaigne le protocole ducal, Marie-Amélie provoque des scandales parmi l'aristocratie européenne : elle emprunte de l'argent à des usuriers, et les gardes du corps se joignent aux danses et jeux.
Marie-Thérèse conseille à Marie-Amélie de modérer ses dépenses et insiste pour arrêter le financement de la cour de Parme, mais face à l'opposition de son fils Joseph, elle parvient à persuader les cours royales de France et d'Espagne.
En 1773, l'impératrice tente de se réconcilier avec sa fille lors de la naissance du prince héritier de Parme, mais sans succès durable.
En 1775, lors de la visite de l'archiduchesse Marie-Christine à Parme, elle rapporte à leur mère que sa sœur a perdu sa beauté et sa joie de vivre, et qu'elle est devenue impopulaire.
Toutefois, Marie-Christine, la fille préférée de Marie-Thérèse et endeuillée de son unique enfant, est réputée pour sa tendance à médire et à créer des discordes familiales.
En réalité, il semble que les Parmesans étaient très attachés à leur souveraine.
Par ailleurs, Marie-Amélie maintient des liens étroits avec ses sœurs cadettes, Marie-Caroline, reine de Naples et de Sicile, et Marie-Antoinette, reine de France, avec qui elle entretient une abondante correspondance.
La dernière lettre rédigée par Marie-Antoinette en prison, destinée secrètement à Marie-Amélie, témoigne du destin tragique du couple royal français et de l'opposition farouche de Marie-Amélie, à l'instar de sa sœur Marie-Caroline, envers les révolutionnaires français.
En 1792, Marie-Amélie et Ferdinand Ier marient leur fille aînée à un prince de Saxe et, en 1795, leur fils prend pour épouse sa cousine, l'infante Marie-Louise d'Espagne.
Malgré leur neutralité dans le conflit franco-autrichien, leur duché est occupé par les troupes de Napoléon Bonaparte en 1796, puis à nouveau en 1801.
Alors qu'un royaume d'Étrurie est formé par Napoléon pour le prince héritier de Parme en Espagne, Ferdinand décède, laissant la régence à sa femme.
Des rumeurs accusent un ministre francophile d'avoir empoisonné le duc.
Cette régence est de courte durée ; le 22 octobre 1802, le conseil de régence est dissous par les forces françaises et le duché est annexé.
Marie-Amélie et sa famille s'exilent en Autriche, où elle décède à Prague en 1804, quelques mois seulement après sa fille aînée et son fils, le roi d'Étrurie.
Infante Maria Luisa d'ESPAGNE
épouse de
Leopold II, Empereur du St Empire Romain
La cinquième fille de Charles III d'Espagne et de Marie-Amélie de Saxe, était la petite-fille de Philippe V d'Espagne et d'Élisabeth Farnèse du côté paternel, et du roi de Pologne, électeur de Saxe Auguste III et de Marie-Josèphe d'Autriche du côté maternel.
Trois de ses quatre sœurs aînées sont décédées avant l'âge de cinq ans.
Son frère Philippe, qui était handicapé, a été écarté de la succession au trône.
Ses deux frères cadets, Charles et Ferdinand, sont devenus roi d'Espagne et roi des Deux-Siciles, respectivement.
Pour l'archiduc Charles d'Autriche était destinée la Toscane et, pour éviter de froisser à nouveau le roi d'Espagne, un mariage avec une infante espagnole.
Toutefois, le jeune archiduc promis à un brillant avenir décéda en 1761 à l'âge de 16 ans.
Son frère cadet, l'archiduc Pierre-Léopold, fut désigné pour lui succéder et pour épouser une infante.
Néanmoins, l'aînée des infantes était de quatre ans son aînée et dotée d'un physique peu avantageux.
La cour de Vienne lui préféra donc Marie-Louise.
L'infante Marie-Louise d'Espagne épousa à Innsbruck le 4 août 1765 le futur empereur Léopold II, fils de l'empereur François Ier et de l'impératrice Marie-Thérèse, reine de Hongrie et de Bohême, archiduchesse souveraine d'Autriche.
L'infante, alors âgée de vingt deux ans, fut une agréable surprise pour ce dernier qui trouva son épouse bien plus belle que ne le laissaient entendre les rapports diplomatiques.
Pour le grand bonheur de sa belle-mère autrichienne, la grande-duchesse de Toscane mit au monde 16 enfants, dont 12 garçons et 4 filles, la majorité ayant survécu à l'enfance.
À l'encontre des coutumes de leur temps, le grand-duc et la grande-duchesse ne confièrent pas l'éducation de leurs enfants à des précepteurs et serviteurs, mais s'en chargèrent personnellement, les préservant du cérémonial et des mondanités, et leur permettant de vivre dans une relative simplicité.
Tout en veillant à la continuité de la Maison de Habsbourg-Lorraine, la grande-duchesse Marie-Louise fut informée des mariages de ses belles-sœurs autrichiennes avec des membres de sa propre famille.
Le 8 janvier 1788, à 42 ans, elle donna naissance à Pise à son seizième enfant.
À Vienne, célébrant l'alliance austro-russe, son fils aîné se maria avec la princesse Élisabeth de Wurtemberg, belle-sœur du tsarévitch.
L'empereur Joseph II décéda prématurément en 1790.
Le grand-duc et la grande-duchesse de Toscane, accompagnés de leur nombreuse descendance, quittèrent les palais florentins pour ceux de Vienne, où ils rejoignirent leur fils aîné, devenu veuf à 22 ans.
Léopold prit la couronne impériale, remaria son fils à une de ses cousines napolitaines, conclut la paix avec la Turquie, signa la Déclaration de Pillnitz et vit naître sa petite-fille, l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche - future impératrice des Français, ainsi nommée en l'honneur de sa grand-mère - avant de décéder lui-même en mars 1792.
Son fils lui succéda et prit le nom de François II à l'âge de 24 ans.
Le mois suivant, sous l'approbation du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette, qui cherchaient à consolider leur règne, la France révolutionnaire proclama une guerre à l'Europe qui allait perdurer un quart de siècle.
Devenue impératrice douairière, Marie-Louise ne fut pas témoin du bouleversement révolutionnaire qui renversa sa famille.
Elle décéda deux mois après son époux, à l'âge de 46 ans.
FAMILLE DE CHARLES VI D AUTRICHE ET ELISABETH CHRISTINE DE BRUNSWICK-WOLFENBÜTTEL
REINES ET PRINCESSES
de la Maison de Habsbourg-Lorraine
à partir de 1700
Elisabeth Christine
de Brunswick-Wolfenbüttel
Élisabeth-Christine de Brunswick-Wolfenbüttel, née le 28 août 1691 à Brunswick et décédée le 21 décembre 1750 à Vienne, a été impératrice du Saint-Empire, reine de Germanie, de Bohême, de Hongrie, de Sardaigne, de Sicile et de Naples, archiduchesse d'Autriche, duchesse de Bourgogne, de Milan, de Brabant, de Luxembourg, de Limbourg et de Parme, ainsi que comtesse de Flandre et de Hainaut, par son union avec Charles VI.
Elle était célèbre pour sa beauté et en tant que mère de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche.
Fille aînée de Louis-Rodolphe, duc de Brunswick-Lunebourg, et de la princesse Christine-Louise d'Oettingen-Oettingen, Élisabeth-Christine a été fiancée dès l'âge de treize ans, en 1704, au futur empereur Charles VI, alors prétendant au trône d'Espagne sous le nom de Charles III.
Ce mariage fut arrangé grâce aux négociations menées par son grand-père Antoine-Ulrich, duc de Brunswick-Wolfenbüttel, et l'impératrice Wilhelmine-Amélie de Brunswick-Lunebourg, belle-sœur de Charles et fille de Jean-Frédéric, duc de Brunswick-Lunebourg, issu d'une branche différente de la famille.
Toutefois, la jeune Élisabeth-Christine, qui n'avait pas encore 15 ans et était attachée à son protestantisme, refusa initialement ce mariage qui exigeait sa conversion au catholicisme, allant jusqu'à menacer de se suicider. Elle finit par céder et se convertit le 1er mai 1707 à Bamberg.
La Guerre de Succession d'Espagne battait son plein.
Son futur époux, prétendant au trône d'Espagne sous le nom de Charles III, ne régnait effectivement que sur la Catalogne, qui lui était fidèle, et luttait contre les armées du roi en titre Philippe V d'Espagne, choisi par le défunt Charles II d'Espagne mais non membre de la Maison de Habsbourg.
Charles III avait fixé sa cour à Barcelone.
En avril 1708, le cortège nuptial prit la route.
Passant d'abord par Vienne où la jeune princesse rencontra le couple impérial, l'impératrice-mère et la cour, charmés par son élégance et sa beauté, elle embarqua ensuite à Gênes.
Sous l'escorte de la marine britannique, elle navigua vers Barcelone, qu'elle atteignit à la fin juillet.
Le mariage fut célébré le 1er août, juste avant le 17ème anniversaire de celle qui allait devenir la nouvelle "reine d'Espagne".
.
À 23 ans, le roi partit immédiatement affronter son rival, légèrement plus âgé. Il laissa la régence de ses royaumes à sa jeune femme, tout comme son adversaire.
Pendant que les jeunes rois se battaient, l'Espagne était dirigée par deux jeunes mariées de 17 et 20 ans.
En 1711, l'empereur Joseph Ier du Saint-Empire, frère aîné de Charles III, mourut de la variole, qui emporta aussi le Dauphin, fils de Louis XIV, et trois enfants du duc Léopold Ier de Lorraine.
Ne laissant que deux filles mineures, inéligibles à la couronne impériale, Charles, roi d'Espagne sous le nom de Charles III et désormais empereur sous le nom de Charles VI, hérita de la couronne.
L'Europe s'alarma de voir la Maison de Habsbourg régner sur un empire où le soleil ne se couchait jamais.
Avec l'alliance anglaise fragilisée, Charles VI abandonna l'Espagne pour négocier une paix de compromis.
Le couple impérial quitta Barcelone pour Vienne, et la paix fut signée cette même année.
Trois ans plus tard, l'impératrice accoucha d'un fils, mais l'enfant ne survécut pas.Le couple impérial eut au total quatre enfants, dont deux atteignirent l'âge adulte : Marie-Thérèse en 1717 et Marie-Anne en 1718.
Suite à une guerre désastreuse contre les Turcs, l'empereur décéda, laissant Marie-Thérèse sa fille seule avec des responsabilités pour lesquelles elle n'était pas préparée.
À seulement 23 ans, sans expérience politique et enceinte de six mois, elle n'avait que trois filles.
L'impératrice Élisabeth-Christine s'éteignit à Vienne le 21 décembre 1750 et fut enterrée dans la crypte des Capucins, lieu de sépulture traditionnel des membres de la famille impériale.
FAMILLE DE
CHARLES vI DE hABSOURG
ET
Elisabeth Christine
de Brunswick-Wolfenbüttel
mARIE THERESE
IMPERATRICE D'AUTRICHE
Marie-Thérèse Walburge Amélie Christine de Habsbourg, fille de l'impératrice Élisabeth Christine et de l'empereur Charles VI, voit le jour le 13 mai 1717 à Vienne, peu après la mort du premier enfant du couple.
De leurs quatre enfants, seulement deux atteindront l'âge adulte : Marie-Thérèse et sa cadette Marie-Anne, née l'année suivante.
Bien que son père lui interdise l'apprentissage de l'équitation, elle se passionne pour le chant et le tir à l'arc.
En février 1736, à 19 ans, elle épouse François-Etienne de Lorraine.
Ils auront seize enfants, dont dix survivront jusqu'à l'âge adulte.
En 1742, malgré l'opposition de Charles VI, Charles Albert de Bavière, cousin par alliance de Marie-Thérèse, est élu empereur sous le nom de Charles VII. Marie-Thérèse s'attelle alors à renforcer son autorité en Autriche, se faisant reconnaître souveraine.
Pour apaiser les sceptiques quant à une régence féminine, elle adopte le titre de « roi » de Hongrie et réussit à rallier l'Angleterre et la noblesse hongroise à sa cause contre les États qui l'ont trahie.
Ignorant les conseils de son mari, Marie-Thérèse d'Autriche engage ses troupes dans un conflit contre la Prusse, désireuse de s'emparer de la Silésie, riche région minière.
Elle jongle entre la guerre et ses multiples grossesses, affirmant qu'elle aurait pris part au combat si elle n'avait pas été enceinte.
Elle est finalement forcée d'entamer des négociations en échange de soutien.
En 1745, après le décès de Charles VII, François est couronné empereur du Saint-Empire romain germanique sous le nom de François Ier, faisant de Marie-Thérèse l'impératrice consort des Romains.
La guerre de Succession d'Autriche prend fin en 1748 ; bien que l'Autriche perde la Silésie, elle conserve ses autres territoires et Marie-Thérèse voit sa position sur le trône renforcée.
En 1756, alors que naît son plus jeune fils, elle doit déjà entamer des négociations pour les mariages de ses aînés, cette mère dévouée, bien que autoritaire, privilégie la diplomatie avant tout.
Les noces de ses enfants sont pour elle autant d'opportunités de tisser des alliances.
François meurt en 1765 et Marie-Thérèse d’Autriche, restée très amoureuse de son mari, est terrassée par le chagrin.
Elle envisage d’abdiquer le trône, mais son fils Joseph lui semble trop autoritaire et dur et elle choisit de garder le pouvoir.
En novembre 1780, elle attrape un rhume qui s'aggrave et décède quelques jours après, le 28 novembre 1780, entourée de ses enfants survivants.
FAMILLE DE FRANZ II, Empereur du St Empire Romain puis Empereur d'AUTRICHE
FAMILLE DE
Marie Tereza
de BOURBON des DEUX-SICILES
2ème épouse et de
Franz II, Empereur du St Empire Romain puis Empereur d'AUTRICHE
Marie Louise,
Archiduchesse d'AUTRICHE, Duchesse de PARME, PIACENZA
et GUASTALLA
Marie-Louise Léopoldine Françoise Thérèse Josèphe Lucie de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d'Autriche, princesse de Hongrie et de Bohême, est née le 12 décembre 1791 à Vienne, Autriche, et décédée le 17 décembre 1847 à Parme, Italie.
Fille aînée de l'archiduc héritier François et de Marie-Thérèse de Bourbon-Naples, elle est la petite-fille de Marie-Caroline d'Autriche et la petite-nièce de Marie-Antoinette.
Née peu avant minuit au palais impérial de la Hofburg, elle reçoit à son baptême les prénoms de sa grand-mère paternelle, l'impératrice Marie-Louise d'Espagne.
Malgré l'indifférence de sa mère, l'impératrice Marie-Thérèse, Marie-Louise mène une enfance heureuse et est particulièrement proche de son père, l'empereur François II.
Elle reçoit une éducation simple, se promenant dans Vienne avec son père et jouant avec les enfants des domestiques, tout en suivant les préceptes de la religion catholique. Elle apprend plusieurs langues, notamment le français et l'italien, tandis que son allemand est moins maîtrisé. Sa formation inclut également des notions générales mais peu approfondies
.En 1805, durant la guerre de la troisième coalition, Napoléon porte un coup sévère à l'armée autrichienne à la bataille d'Ulm (20 octobre).
Le mois suivant, l'empereur français occupe Vienne et établit sa résidence à Schönbrunn.
Marie-Louise, âgée de 13 ans, avec ses frères et sœurs, est envoyée en Hongrie.
Napoléon remporte ensuite la cruciale bataille d'Austerlitz (2 décembre 1805).
Cette défaite conduit à la paix de Presbourg, défavorable à l'Autriche qui perd de nombreux territoires (notamment la Vénétie, la Dalmatie, le Tyrol et le Vorarlberg), et peu après, en août 1806, le Saint-Empire romain germanique est dissous.
Le 13 avril 1807, l’impératrice Marie-Thérèse décède à 35 ans suite à la naissance de son douzième enfant, une fille mort-née.
L'empereur François, veuf à 39 ans pour la seconde fois, recherche une nouvelle compagne.
En janvier 1808, il épouse sa cousine Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine-Este, également connue sous le nom de Maria-Ludovica, âgée de 19 ans.
Marie-Louise, de seulement quatre ans la cadette de sa belle-mère, devient son amie et leur relation se renforce.
L'impératrice Maria-Ludovica, en raison de sa santé fragile, ne pouvant avoir d'enfants, considère ceux de son époux comme les siens.
En 1809, la guerre reprend entre les deux empires, l'Autriche cherchant à annuler le traité de Presbourg.
Encore une fois, malgré les prouesses de l'archiduc Charles, Napoléon s'avère être le stratège supérieur et la guerre tourne en sa faveur.
Le 4 mai, la famille impériale quitte une nouvelle fois Vienne, qui est occupée par les Français le 12 mai.
Face à l'avancée des armées napoléoniennes, les archiducs autrichiens doivent abandonner la ville et se réfugier à l'est, à Eger.
C'est là que l'impératrice Maria-Ludovica prend en charge l'éducation de ses beaux-enfants, les incitant à la haine contre Napoléon.
Le 20 décembre 1809, Napoléon Ier divorce de Joséphine de Beauharnais, faute d'avoir eu un enfant avec elle. Après une tentative d'assassinat, il aspire à fonder une dynastie avec une descendance légitime.
Déçu par le manque d'enthousiasme de la cour de Russie et influencé par la diplomatie du comte de Metternich, qui redoute une alliance entre Paris et Moscou et a convaincu François II de marier sa fille à son ennemi, Napoléon rejette l'alliance russe.
Il accepte alors la proposition de l'empereur d'Autriche, qu'il a forcé à la paix après la bataille de Wagram.
Ce mariage vise également à pacifier les relations entre la France et l'Autriche, après 18 ans de guerre. « C'est un ventre que j'épouse ! » déclare sans élégance Napoléon.
Les négociations sont menées par l'ambassadeur d'Autriche à Paris, Charles Philippe de Schwarzenberg, et la demande officielle est présentée à Vienne le 7 mars par le représentant de Napoléon, Louis-Alexandre Berthier, prince de Neuchâtel, époux d'une princesse de Bavière et récemment titré prince de Wagram.
Un mariage par procuration est d'abord célébré dans l'église des Augustins à Vienne, le 11 mars 1810, selon la tradition de l'Ancien Régime, notamment celle observée pour le mariage de Marie-Antoinette d'Autriche.
Marie-Louise part de Vienne le 13 mars. La cérémonie de "remise de l'épouse" est prévue pour le 16 mars près de Braunau. Napoléon désire que la cérémonie respecte le protocole établi quarante ans plus tôt pour Marie-Antoinette.
Des réceptions en son honneur sont organisées à Strasbourg et Nancy, et une rencontre avec l'empereur est programmée à Soissons pour le 28 mars.
Cependant, l'empereur, ne pouvant attendre, va à la rencontre du carrosse à Compiègne, où ils arrivent le 27 mars à 21h30.
Marie-Louise est alors introduite à la cour.
Napoléon choisit de rompre le protocole : il décide ce soir-là d'avoir un rapport sexuel avec sa nouvelle épouse, après avoir consulté l'évêque de Nantes sur les droits conjugaux conférés par le mariage par procuration à Vienne.
Napoléon tombe rapidement sous le charme de Marie-Louise, séduit par sa noble naissance et ses qualités domestiques.
Marie-Louise s'avère être l'épouse parfaite pour l'empereur : élevée dès son plus jeune âge à l'obéissance, pieuse, affectueuse et non ingérente dans les affaires politiques.
Marie-Louise, qualifiée d'"enfant délicieuse", surprend la cour en tutoyant son mari, qu'elle appelle affectueusement "Nana" ou "Popo". Metternich essaie d'influencer l'impératrice pour exercer un contrôle sur son mari et favoriser une politique pro-autrichienne, mais Marie-Louise s'y refuse.
Bien que tenue en estime par l'empereur, Marie-Louise est perçue par les Français comme la nouvelle « Autrichienne ».
Dans ses lettres à son père, elle se dit heureuse, mais révèle parfois une certaine amertume.
Lamartine la décrit comme « une statue de la mélancolie du nord, abandonnée au milieu d'un camp français, dans le fracas des armes ».
La jeune impératrice s'oppose rapidement au clan corse des Bonaparte qui avait, avant elle, manifesté une haine similaire envers Joséphine.
Si Maria Letizia Ramolino, la mère de Napoléon, se limite à des regards méprisants, ses filles tentent de ridiculiser Marie-Louise à la Cour.
La seule alliée de l'impératrice est Hortense de Beauharnais, reine de Hollande.
Marie-Louise redoute Joséphine et préfère ne pas la rencontrer.
Dans sa vie privée, l'impératrice se livre aux activités qu'elle appréciait à Vienne et que Napoléon valorise.
Elle poursuit la broderie et la couture ; la musique reste une passion, et elle joue de la harpe, du clavecin et du piano. Ferdinando Paër lui enseigne le chant et bénéficie de son soutien à Paris : en 1812, il est nommé directeur de l'Opéra italien et du théâtre de l'Impératrice.
Marie-Louise, gourmande, accorde une grande importance aux repas. Elle apprécie le billard, les promenades dans les jardins de l'Élysée, les chevauchées à Saint-Cloud. Les chasses ne l'intéressent guère, elle y assiste en carrosse. Quant à Versailles, elle est ambivalente : le parc du Petit Trianon lui évoque Laxenbourg, mais l'atmosphère lui rappelle trop Marie-Antoinette.
En juillet 1810, trois mois après sa première nuit à Compiègne, Marie-Louise informe son père de sa grossesse. Celle-ci se déroule sans complications et le titre de l'enfant est prédéterminé : roi de Rome pour un garçon, princesse de Venise pour une fille — bien que cette dernière option ne soit pas souhaitée.
Ainsi, le 20 mars 1811 à 9h15, naît l'héritier tant espéré, Napoléon François Charles Joseph Bonaparte, roi de Rome.
L'accouchement est difficile pour Marie-Louise et les médecins lui déconseillent de futures grossesses, la confinant davantage dans ses appartements.
En mai 1812, Napoléon part pour la campagne de Russie et Marie-Louise l'accompagne jusqu'à Dresde, où elle retrouve son père et sa belle-mère.
Pendant que Napoléon s'enfonce dans une campagne désastreuse, Marie-Louise visite les territoires de l'empire de son père de juin à juillet.
Elle retourne à Paris le 18 juillet.
La retraite de Russie commence le 19 octobre 1812.
L'année 1813 voit la Prusse entrer en guerre aux côtés de la Russie et de l'Angleterre.
Napoléon tente de faire intervenir Marie-Louise auprès de la cour de Vienne.
Le 15 avril, il part pour l'Allemagne et Marie-Louise est chargée de la régence, un rôle représentatif pesant.
Le 23 janvier 1814, elle est nommée régente pour la seconde fois.
Le 25 janvier au matin, Napoléon fait ses adieux à son fils et à sa femme en pleurs ; ils ne se reverront jamais.
Le 29 mars 1814, l'impératrice quitte Paris face à l'avancée des Cosaques à Neuilly-sur-Seine.
Le lendemain, Paris se rend et la France voit ses frontières réduites à celles de la République.
Le périple de l'impératrice s'achève le soir du 2 avril à Blois
Au début, Marie-Louise décide de rejoindre Napoléon à Fontainebleau, mais elle est finalement persuadée de rester à Blois. Terrifiée à l'idée de subir le même sort que Marie-Antoinette, elle écrit à Napoléon qu'elle est malade, crachant du sang et demandant de l'aide.
Le 11 avril, Napoléon l'informe que les Alliés ont décidé de l'envoyer sur l'île d'Elbe et elle et son fils à Parme, bien qu'il aurait préféré qu'elle aille en Toscane pour pouvoir le rejoindre sur l'île d'Elbe.
Marie-Louise ne rejoint pas son mari en exil et rencontre son père à Rambouillet le 16 avril, où François reprend le rôle de tuteur.
Le 23 avril 1814, elle commence son voyage de retour en Autriche.
En juin 1814, François Ier lui accorde des vacances à Aix-les-Bains, où elle est accompagnée par Adam Albert de Neipperg, un général de confiance de son père, dont la mission est d'empêcher l'impératrice de rejoindre Napoléon.
Lors du voyage de retour à travers la Suisse, Marie-Louise développe des sentiments amoureux pour Neipperg et ils deviennent amants.
Le 31 mai 1815, elle est rassurée par un pacte entre l'Autriche, la Prusse et la Russie qui reconnaît le duché de Parme à elle et à son fils après la guerre, avec également la reconnaissance de l'Angleterre, de la France et de l'Espagne.
Moins d'un mois après, le 18 juin 1815, Napoléon subit une défaite définitive à la bataille de Waterloo.
Les duchés sont accordés à vie à Marie-Louise, mais elle n'a pas le droit d'emmener son fils, qui ne doit pas hériter du duché, lequel reviendra à l'héritier des Bourbon-Parme après sa mort.
La nouvelle duchesse se rend en Italie le 7 mars 1816, accompagnée de son fidèle et homme de confiance Neipperg.
Le 1er mai 1817, bien que les médecins français aient affirmé qu'elle ne pouvait plus avoir d'enfants, elle donne naissance à Albertine, qui reçoit le titre de comtesse de Montenuovo (une italianisation de Neuberg, similaire à Neipperg).
Le 8 août 1819, elle met au monde un fils, Guillaume Albert (Guglielmo Alberto ou Wilhelm Albrecht, selon la langue).
En 1822 et 1823, Marie-Louise a deux autres enfants, Matilde et Gustavo, qui meurent peu après leur naissance.
Marie-Louise ne peut pas reconnaître ses enfants illégitimes, qui ne peuvent donc pas résider au palais.
Cette situation lui cause de la douleur, car leur existence est connue à Parme et à Vienne, où son père s'est remarié pour la quatrième fois avec Caroline-Auguste de Bavière.
Le 5 mai 1821, Napoléon décède.
L'ex-impératrice n'est informée que le 19 juillet.
Devenue veuve, Marie-Louise légalise sa relation avec Neipperg en l'épousant le 8 août 1821 par un mariage morganatique, son mari étant de rang inférieur.
Les enfants de Marie-Louise emménagent alors dans une annexe du palais ducal. Huit ans après leur union, le 22 février 1829, Neipperg décède de problèmes cardiaques.
Marie-Louise est profondément affectée par la mort, mais Vienne lui interdit de montrer son deuil publiquement.
À vingt ans, le duc de Reichstadt est atteint de tuberculose, maladie qui le ronge jusqu'à son décès.
Son état s'aggrave nettement début juin 1832.
Marie-Louise n'est pas informée de l'état de santé de son fils, car Vienne préfère qu'elle reste à Parme, en raison de tensions politiques.
Sa disparition est profondément pleurée par sa mère, son grand-père et toute la cour autrichienne, qui nomme Wenzel Philipp von Mareschall ministre à Parme.
Le nouveau ministre critique rapidement la duchesse, qui protège ses sujets et refuse un régime répressif.
Von Mareschall, estimant le duché ingouvernable, demande son remplacement, qui a lieu fin 1832, au grand soulagement des Parmesans.
Son poste est alors confié à un noble lorrain, le comte Charles-René de Bombelles, un homme intègre, austère et dévot.
Six mois après son arrivée, le 17 février 1834, Marie-Louise et Bombelles se marient secrètement de manière morganatique.
Le 2 mars 1835, François II décède.
Le 9 décembre 1847, Marie-Louise, vieillie prématurément, souffre de violentes douleurs thoraciques, qui empirent le soir et sont accompagnées de frissons et de fièvre.
Le jour de sa mort, elle est parfaitement lucide ; vers midi, le 17 décembre 1847, après avoir été prise de vomissements répétés, elle s'endort paisiblement et ne se réveille plus.
Princesse Maria Anna de SAVOIE (1803-1884)
épouse de
Ferdinand I, Empereur d'AUTRICHE
Marie-Anne Caroline Pie de Savoie, princesse de Sardaigne, est née le 19 septembre 1803 à Rome et décédée le 4 mai 1884 à Vienne.
Épouse de l'empereur Ferdinand Ier d'Autriche, elle voit le jour au Palais Colonna, fille du roi Victor-Emmanuel Ier de Sardaigne et de l'archiduchesse Marie-Thérèse d'Autriche-Este.
Malgré sa beauté et ses vertus, Marie-Anne ne trouve pas d'époux jusqu'à la trentaine.
Sur conseil de son ministre, le prince de Metternich, l'empereur d'Autriche choisit de marier son fils aîné, l'archiduc Ferdinand, presque quadragénaire.
Le 12 février 1831, elle épouse par procuration à Turin Ferdinand de Habsbourg-Lorraine, qui deviendra Ferdinand V de Hongrie et empereur d'Autriche le 2 mars 1835.
Le mariage est célébré en personne le 27 février à Vienne, mais le couple reste sans descendance.
Le 12 septembre 1836, Marie-Anne est couronnée reine de Bohême à Prague.
Lors de la révolution de 1848, elle soutient l'abdication de son mari en faveur de son neveu François-Joseph.
Après l'abdication, elle partage son temps entre Prague et Reichstadt.
Veuve, elle gagne la sympathie de « Sissi », son successeur.
Marie-Anne meurt le 4 mai 1884 et est inhumée aux côtés de son mari dans la crypte des Capucins à Vienne.
Maria Leopoldina,
Archiduchesse d'AUTRICHE
La vie éphémère de Marie Léopoldine, ou simplement Léopoldine, fut limitée à 29 ans.
Née le dimanche 22 janvier 1797 dans la résidence impériale de Vienne, la jeune Leopoldine Josepha Carolina – son nom complet – reçut une éducation basée sur les principes des Lumières de son grand-père, l'empereur Léopold II.
Ces principes stricts encadraient la vie d'une jeune fille grandissant entourée de six frères et sœurs, où elle ne restait pas toujours sagement assise dans sa chambre.
Leopoldine avait un caractère complexe : elle pouvait être à la fois vive et joyeuse, ou craintive et mélancolique.
Héritière de la force de volonté et de la ténacité de sa grand-mère Marie-Caroline de Naples, Léopoldine n'avait que dix ans quand sa mère biologique décéda à Vienne en avril 1807.
Elle eut la chance d'avoir une belle-mère cultivée et sensible en la personne de Marie-Ludovica d'Este.
La sœur de Léopoldine, Marie Louise, épousa en 1810 Napoléon Bonaparte, l'ennemi héréditaire des Habsbourg.
En 1811, elle donna naissance à Napoléon François-Joseph-Charles, roi de Rome et duc de Reichstadt.
Léopoldine, tante du jeune Napoléon, s'occupa de lui avec affection, préférant cela à l'exhibitionnisme des bals de cour extravagants.
Réagissant émotionnellement aux influences extérieures, elle adoptait un comportement froid et discipliné pour se protéger.
La vie de Léopoldine manquait de perspectives, et son père, François II, ne manquait pas de le souligner, plaisantant sur le fait qu'il voulait l'engager comme minéralogiste de la cour.
À 19 ans, presque trop âgée pour le marché matrimonial de l'époque, elle fut d'abord envisagée pour Frédéric-Auguste II, neveu du roi de Saxe, avant que Dom Pedro, prince héritier du Portugal et du Brésil, ne devienne un prétendant plus avantageux.
Malgré la réticence initiale de François Ier envers le mariage de Dom Pedro, en raison de son mode de vie jugé immoral et de son épilepsie, il céda finalement sous la pression.
Le fils du roi João VI du Portugal et du Brésil était connu pour son manque de discipline et de contrôle de soi, avec des accès de colère violents et des actes de sadisme envers les hommes et les animaux qui n'étaient pas rares.
Dom Pedro considérait que les femmes, des filles d'esclaves aux bourgeoises et aux dames de la cour, étaient à sa disposition.
Léopoldine ignorait tout cela, ce qui était probablement mieux pour elle, car elle devait de toute manière se conformer au choix de son père.
Le 13 mai 1817, elle fut unie par procuration à Dom Pedro. Il est tragique que Dom Pedro n'ait pas reconnu les vertus de sa femme ou qu'elles ne l'aient tout simplement pas intéressé.
La première rencontre entre eux fut marquée par des contrastes saisissants.
Bien qu'il se soit présenté comme un charmant cavalier auprès de l'archiduchesse, il cachait un tempérament irascible.
Léopoldine avait un effet calmant sur son impulsif mari, supportant pour lui le désordre économique de la cour sans se plaindre de l'absence de cérémonial.
Dom Pedro allait jusqu'à emmener Léopoldine avec lui lors de ses visites à sa maîtresse, une danseuse française.
Malgré cela, l'archiduchesse conservait son sang-froid, reflet de la rigueur avec laquelle la maîtrise de soi lui avait été enseignée.
Ses efforts constants pour se présenter comme un contrepoids calme et compréhensif face à l'irrationalité de Dom Pedro la poussaient presque à la crise de nerfs, bien qu'elle ne le montrait pas.
Entre 1817 et 1822, Léopoldine donna naissance à deux filles et un garçon.
Sa mort prématurée était étroitement liée aux infidélités de son mari. En 1822, à São Paulo, Dom Pedro rencontra Dona Domitilia, dont il tomba éperdument amoureux.
L'impératrice souffrait énormément de ces affronts, devenant de plus en plus mélancolique, sortant à cheval quotidiennement, lisant abondamment et visitant de vieux serviteurs.
En novembre 1826, un incident survint quand Dom Pedro tenta de forcer sa femme à apparaître publiquement avec la marquise, ce qu'elle refusa catégoriquement.
Dom Pedro en arriva alors à des actes de violence, laissant Léopoldine avec des contusions.
Cela entraîna une fausse couche le 1er décembre 1822, qui affecta profondément Léopoldine au point qu'elle décéda le 11 décembre 1826, après dix jours de forte fièvre et de souffrances intolérables.
Marie Clementine,
Archiduchesse d'AUTRICHE
Marie-Clémentine de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d'Autriche et ensuite princesse de Salerne (née le 1er mars 1798 à Vienne et décédée le 3 septembre 1881 à Chantilly), était la fille de François II, empereur romain germanique jusqu'en 1806, puis François Ier d'Autriche dès 1804, et de Marie-Thérèse de Bourbon-Naples.
Parmi ses frères et sœurs, on compte Marie-Louise, impératrice des Français, et Marie-Léopoldine, impératrice du Brésil.
Elle était ainsi la tante des empereurs Pierre II du Brésil et François-Joseph d'Autriche, de la reine Marie II de Portugal et du duc de Reichstadt.
Le duc d'Aumale fut son gendre, et c'est chez lui qu'elle termina sa vie en 1881.
Mariée avec une dispense papale à son oncle Léopold-Michel de Bourbon des Deux-Siciles, prince de Salerne (1790-1851), les conséquences de la consanguinité étaient à l'époque méconnues. De leur union sont issus :
- une fille mort-née en 1819 ;
- Marie-Caroline-Auguste (1822-1869), qui épousa en 1844 son cousin Henri d'Orléans, duc d'Aumale (1822-1897) ;
- Louis-Charles, né et décédé en 1824 ;
- une autre fille mort-née en 1829.
Après le décès du prince de Salerne en 1851, Marie-Clémentine quitte Naples pour rejoindre sa fille et son gendre en exil à Twickenham, près de Londres.
À la perte de sa fille en 1869, elle reste aux côtés de son gendre et s'installe en France avec lui après 1871.
Le duc d'Aumale l'accueille dans la « maison de Nonette », une de ses propriétés située dans le parc de Chantilly.
Elle y décède le 3 septembre 1881, à l'âge de 83 ans.
Initialement inhumée dans la basilique Santa Chiara de Naples, sépulture des rois des Deux-Siciles, ses restes reposent maintenant dans la chapelle royale de Dreux, lieu de sépulture de la famille d'Orléans.
Marie Caroline,
Archiduchesse d'AUTRICHE
Marie Caroline Ferdinande Theresia Josephine Demetria de Habsbourg-Lorraine (née à Vienne le 8 avril 1801 et décédée à Pillnitz le 22 mai 1832), était princesse impériale, archiduchesse d'Autriche, ainsi que princesse royale de Hongrie et de Bohême.
Fille de François Ier d'Autriche et de Marie-Thérèse de Bourbon-Siciles, elle était donc petite-fille de Ferdinand Ier des Deux-Siciles et de Marie-Caroline d'Autriche par sa mère, et de Léopold II du Saint-Empire et de Marie-Louise d'Espagne par son père.
Il est intéressant de noter que ses parents étaient doublement cousins germains, leurs propres parents étant frères et sœurs.
Caroline de Habsbourg-Lorraine a épousé Frédéric-Auguste II de Saxe le 7 octobre 1819.
Leur mariage n'a pas donné d'enfants.
Elle est décédée d'une crise d'épilepsie en 1832.
Son époux s'est remarié l'année suivante avec Marie de Bavière, la fille de Maximilien Ier de Bavière et de Caroline de Bade.
Elle n'a jamais été reine de Saxe, car son époux, Frédéric-Auguste II de Saxe, n'a accédé au trône qu'en 1836.
Elle repose à la Cathédrale de la Sainte-Trinité de Dresde.
Princesse Sophie de BAVIERE
épouse de
l'archiduc François-Charles de Habsbourg
Frédérique Sophie Dorothée Wilhelmine de Wittelsbach naît le 27 janvier 1805 à Munich.
Princesse de Bavière par son père, Maximilien Ier Joseph de Bavière, elle est issue d'une large fratrie résultant des deux unions de son père.
Sa mère, Caroline de Bade, seconde épouse du roi, a donné naissance à sept enfants, majoritairement des filles.
Caroline prend l'éducation de ses filles très au sérieux, les préparant rigoureusement à leur futur rôle de souveraines, avec un fort sens du devoir.
Sophie mène une existence paisible, en attente d'un mariage favorable, au sein d'une famille unie.
Elle apprend le français, langue importante en raison des liens étroits entre la Bavière et Napoléon.
En 1814, le Congrès de Vienne décide du sort de Sophie sans la consulter : elle épousera l'archiduc François-Charles, fils cadet de l'empereur François Ier d'Autriche.
Mariés le 4 novembre 1824, leur union est malheureuse, Sophie étant déçue par son mari.
Néanmoins, ce mariage représente une chance pour elle d'accéder à la prestigieuse maison de Habsbourg-Lorraine et de se rapprocher du trône impérial.
Bien que François-Charles soit le second fils, il est considéré comme l'héritier probable du trône, son frère étant jugé inapte.
En attendant une éventuelle ascension politique, Sophie doit remplir son devoir de donner des héritiers.
Après six ans et plusieurs fausses couches, le couple accueille enfin son premier enfant, un moment difficile pour Sophie.
En 1830, un événement heureux se produit enfin : la naissance d'un garçon ! Il est nommé François Joseph Charles et est destiné à devenir Empereur d'Autriche.
Deux ans plus tard, en 1832, un second fils, Ferdinand Maximilien Joseph Marie, voit le jour ; il sera couronné roi du Mexique. L'archiduchesse, consciente de l'avenir prometteur de ses fils, se consacre à leur éducation pour en faire de grands dirigeants.
À la cour d'Autriche, la jeune archiduchesse Sophie est chaleureusement accueillie par l'empereur François Ier, car elle est la demi-sœur de sa quatrième épouse, Caroline-Augusta.
Bien que les deux sœurs ne soient pas particulièrement proches, elles s'entendent bien.
L'intelligence et la forte personnalité de Sophie font forte impression et elle acquiert rapidement une position centrale à la cour de Vienne, bien qu'elle soit théoriquement la troisième dame du royaume en tant qu'épouse du second héritier de l'Empereur.
Lorsque l'empereur François Ier décède en 1835, c'est son fils aîné qui lui succède, allant à l'encontre des souhaits du défunt qui préférait que son second fils, l'époux de Sophie, prenne le pouvoir.
L'archiduchesse conserve néanmoins sa position centrale.
Maria-Anne de Sardaigne, épouse du nouvel empereur Ferdinand Ier, lui cède également la place principale.
La position privilégiée de l'archiduchesse Sophie de Bavière est problématique pour le chancelier Metternich, au pouvoir depuis 1810, en raison de ses grandes ambitions.
C'est lui qui insiste pour que Ferdinand monte sur le trône afin d'éloigner Sophie du pouvoir.
La révolution provoque une grande inquiétude au sein de l'autorité impériale.
Les révolutionnaires réclament des libertés politiques et des droits démocratiques.
L'exil de Metternich illustre la menace sérieuse que représente cette révolte.
Incapable d'apaiser la situation, l'empereur Ferdinand Ier ne maîtrise pas l'art de gouverner.
Sophie, avec l'aide de sa demi-sœur et de l'impératrice Marie-Anne, décide qu'une action est nécessaire.
Ensemble, elles persuadent Ferdinand Ier d'abdiquer, ce qu'il fait. Cet événement est connu sous le nom de "Complot des Dames".
Par la suite, Sophie persuade son époux d'abdiquer le trône impérial en faveur de leur fils, le jeune François-Joseph, qui n'a que 18 ans.
Le 2 décembre 1848, François-Joseph assume le rôle d'empereur,
conscient de l'énorme responsabilité qui lui échoit.
La révolution autrichienne est un échec.
Le jeune empereur s'appuie fortement sur sa mère Sophie pour gouverner, ainsi que sur le prince Felix zu Schwarzenberg qui a joué un rôle clé dans son accession au trône.
Ensemble, ils consolident le pouvoir des Habsbourg avec une détermination fortement liée à Sophie.
Lorsqu'il est temps de trouver une épouse pour son fils empereur, Sophie examine minutieusement les prétendantes européennes.
Elle se tourne d'abord vers la Prusse, sans succès.
Elle considère ensuite les filles de sa sœur Ludovica, mariée au duc de Bavière.
Son attention se porte immédiatement sur l'aînée, Hélène en Bavière, une jeune femme gracieuse et accomplie, la belle-fille idéale.
Lorsque Hélène et François-Joseph se rencontrent, l'empereur ne s'intéresse pas à sa promise mais à sa jeune sœur de 15 ans, Elisabeth Wittelsbach, surnommée “Sissi”.
En dépit des objections de Sophie, il est épris et en 1854, leur mariage est célébré à Vienne.
Cependant, Elisabeth peine à s'adapter à la rigueur de la cour viennoise.
Les tensions avec l’archiduchesse Sophie sont vives, car elles sont diamétralement opposées.
Dans les années 1860, l’Autriche et Sophie font face à des guerres qui érodent leur influence.
En 1861, ils perdent le territoire du nord de l'Italie.
En 1866, l’Autriche est vaincue par la Prusse et exclue de l'alliance germanique.
En 1867, Maximilien, devenu roi du Mexique, est exécuté à Queretaro suite à un procès inéquitable et une révolte menée par Benito Juarez.
Sophie, anéantie, tient Napoléon III pour responsable de cette tragédie, au point de refuser de le rencontrer lorsqu'il vient présenter ses condoléances.
Le 28 mai 1872, Sophie, atteinte d'une pneumonie et âgée de 67 ans, s'est éteinte à Vienne, sa belle-fille Sissi restant à son chevet jusqu'à la fin.
Malgré leurs nombreux désaccords, elles étaient finalement deux femmes, deux mères en deuil, de forte volonté, désirant le meilleur pour leurs enfants et pour l'Autriche.
L'Archiduchesse Sophie de Bavière est souvent mal comprise dans l'histoire.
Perçue comme la belle-mère malveillante de Sissi, elle était en réalité une femme d'honneur qui a toujours mis son devoir avant tout.
Elle a réussi à préserver l'Empire autrichien et à placer son fils sur le trône grâce à son ambition et sa détermination.
Marie Anne,
Archiduchesse d'AUTRICHE
Marie-Anne-Françoise-Thérèse-Josèphe-Médarde d'Autriche, née à Vienne le 8 juin 1804 et décédée à Baden, près de Vienne, le 28 décembre 1858, fut une archiduchesse d'Autriche.
Fille de l'empereur François II du Saint-Empire et de Marie-Thérèse de Bourbon-Naples, sa deuxième épouse.
Née au palais impérial de Hofburg à Vienne, Marie-Anne a reçu le titre d'archiduchesse d'Autriche en tant que fille de l'empereur des Romains.
Dixième enfant de ses parents, elle a perdu sa mère, Marie-Thérèse, qui est décédée en donnant naissance à sa sœur Amalie en 1807.
Marie-Anne, semblable à son frère aîné Ferdinand, aurait été mentalement handicapée et avait un visage déformé.
Son père lui a conféré le titre d'abbesse d'un chapitre de dames nobles pour lui assurer une position.
Elle a d'abord vécu au château de Schönbrunn, puis fut transférée en 1835, à l'âge de 31 ans, au château de Hetzendorf, où elle vécut jusqu'à sa mort le 28 décembre 1858.
Son lieu de repos final est la crypte des Capucins, plus précisément dans la crypte Ferdinand.
FAMILLE de Princesse SOPHIE de BAVIERE et de l'archiduc FRANCOIS CHARLES de HABSBOURG
Descendance de
Princesse Sophie de BAVIERE
et de
l'archiduc François-Charles de Habsbourg
Princesse Elizabeth de BAVIERE, Duchesse en BAVIERE
épouse de
l'Empereur d'Autriche
François-Joseph Ier
de Habsbourg
Élisabeth Amélie Eugénie de Bavière, mieux connue sous le surnom de « Sissi » (en allemand : Sisi), duchesse en Bavière et par son mariage, impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, de Bohême et de Lombardie-Vénétie, est née le 24 décembre 1837 à Munich et a été assassinée le 10 septembre 1898 à Genève.
Quatrième enfant et deuxième fille de Maximilien, duc en Bavière, et de Ludovica de Bavière, elle reçoit le prénom d'Élisabeth en l'honneur de sa marraine, la reine de Prusse.
Élevée librement, Sissi partageait avec son père un amour pour l'équitation, l'indépendance et les voyages, grandissant entre Munich et le château de Possenhofen.
Sa passion pour l'équitation, la poésie et les longues promenades en forêt reflétait la mélancolie des Wittelsbach, une caractéristique plus tard incarnée par Louis II de Bavière, le protecteur de Richard Wagner.
En 1853, le destin d'Elisabeth prend une tournure inattendue lorsqu'elle se rend à Bad Ischl avec sa sœur Hélène, fiancée à leur cousin, l'empereur d'Autriche François-Joseph Ier.
Contre toute attente, c'est Elisabeth qui captive l'empereur, qui choisit de l'épouser, malgré la désapprobation de sa mère, l'archiduchesse Sophie.
Défiant l'opposition maternelle, le mariage est célébré le 24 avril 1854, alors qu'Elisabeth n'a que 15 ans.
Rapidement, elle réalise que la vie à la cour est un véritable étau, une prison dorée.
L'archiduchesse Sophie ne cesse de critiquer ses manières, ses vêtements et ses préférences.
Bien que François-Joseph soit sans doute éperdument amoureux, ses devoirs royaux l'éloignent d'Elisabeth, et l'autoritarisme de sa mère tourmente la jeune impératrice dès le début de leur union.
L'influence de l'archiduchesse est si grande que, lorsqu'Élisabeth accouche de sa première fille, Sophie, après un an de mariage, elle s'empare de l'enfant, jugeant la jeune mère inapte à l'élever.
L'année suivante, lors de la naissance de Gisèle, la seconde fille, le même scénario se produit.
Sophie gère tout.
Cependant, Élisabeth parvient à s'affirmer et, quinze jours après la naissance, les petites sont déplacées dans ses appartements de la Hofburg.
Toutefois, cette victoire est de courte durée.
Au printemps 1857, François-Joseph et Élisabeth se rendent en Hongrie.
L'archiduchesse Sophie se montre fermement opposée à ce que les enfants les suivent, mais Élisabeth, avec une détermination inhabituelle, insiste pour emmener ses filles.
Malheureusement, l'insalubrité de certaines zones de Hongrie a des conséquences tragiques : la petite Sophie attrape la dysenterie et décède à Budapest le 29 mai 1857.
Rongée par la culpabilité suite au décès de sa fille, Élisabeth confie l'éducation de Gisèle à sa belle-mère.
L'impératrice plonge dans une profonde dépression, qui persiste même après la naissance de son fils Rodolphe, le 21 août 1858.
À 22 ans, l'impératrice commence à tousser et on craint pour sa vie, tout comme cela a été le cas pour sa belle-sœur et cousine, Marguerite de Saxe, qui est décédée l'année précédente à 18 ans.
Les médecins pensent à une tuberculose, mais cela pourrait aussi être dû à son anorexie et au stress psychologique enduré depuis cinq ans.
Une cure dans une région ensoleillée est conseillée par les médecins, et les provinces dalmates du sud de l'Empire sont envisagées pour des raisons de sécurité, mais l'impératrice refuse.
Elle opte pour l'île de Madère, un lieu portugais exotique et éloigné, désirant s'éloigner de la cour autrichienne et de Vienne.
À son retour, sa maladie s'aggrave.
Elle est alors envoyée à Corfou, où l'on doute de son retour.
Sur place, les médecins tentent de traiter son aversion pour Vienne et la vie de cour plutôt que sa condition physique.
Malgré l'interdiction d'éduquer ses trois premiers enfants, Élisabeth intervient à des moments clés, comme pour le choix du précepteur de l'archiduc héritier Rodolphe.
Elle n'hésite pas à menacer son mari de quitter la cour, ce qui aurait sans doute provoqué un scandale retentissant et nuit au prestige de l'Autriche en 1865.
En 1866, suite à la défaite de Sadowa et l'avancée des armées prussiennes sur Vienne, Élisabeth décide de se réfugier à Buda avec ses enfants, une action qui dissuade toute tentative d'insurrection grâce à la confiance qu'elle inspire.
Après le mariage de Gisèle et le commencement de la formation militaire de Rodolphe, elle commence un cycle de voyages avec Marie-Valérie.
Dès 1874, Sissi, sous le pseudonyme de comtesse de Hohenembs pour garder l'anonymat, et sa fille voyagent en Méditerranée, aux îles britanniques et à travers une grande partie de l'Europe centrale.
L'impératrice observe également la dégradation progressive du mariage de l'héritier du trône, Rodolphe, avec Stéphanie de Belgique, que Élisabeth considère comme arriviste et ambitieuse.
Stéphanie, très conservatrice et traditionaliste, est l'opposée de son mari cultivé, libéral et non conformiste.
Les funestes pressentiments d'Élisabeth se confirment quand Rodolphe est découvert mort dans le pavillon de chasse de Mayerling le 30 janvier 1889, aux côtés de sa maîtresse, Marie Vetsera.
Le 10 septembre 1898, alors qu'elle quitte l'hôtel Beau-Rivage de Genève, face au lac Léman, l'impératrice-reine est assassinée par un anarchiste italien, Luigi Lucheni.
Lors de son procès, il déclare avoir initialement envisagé de tuer le duc d'Orléans, avant de se résoudre à cibler l'impératrice, souhaitant ainsi atteindre « les persécuteurs des ouvriers ».
Il est condamné à la prison à vie.
Princesse Charlotte de BELGIQUE
épouse de
Maximilien,
Archiduc d'AUTRICHE
puis Empereur du MEXIQUE
Charlotte est née en Belgique, au château de Laeken, le 7 juin 1840, et a connu une enfance plutôt heureuse.
Fille de Léopold Ier de Belgique et de Louise d’Orléans, souverains du royaume de Belgique, elle avait trois grands frères qui lui valaient une affection particulière de la part de son père, qui l'adorait et la choyait.
Alliée aux familles royales de France et d'Angleterre par ses parents, elle voyageait fréquemment en Europe.
À seulement 10 ans, la mort tragique de sa mère de la tuberculose en 1850 la transforme radicalement : de très énergique, joyeuse et sociable, elle devient mélancolique et introvertie.
Le roi Léopold, son père, honore les dernières volontés de sa femme et confie l'éducation de Charlotte à la comtesse Denise d'Hulst, issue de la noblesse française.
Cela lui sert également à parcourir le monde et à courtiser les dames, délaissant ainsi totalement ses enfants.
Charlotte de Belgique devient polyglotte, maîtrisant le français, l'anglais, l'allemand...
Elle consacre beaucoup de temps à la prière, à l'apprentissage et à la lecture, ce qui fait d'elle une jeune femme très cultivée.
Cependant, le manque de loisirs et de divertissements semble nuire à sa santé mentale.
Lors d'un bal à Bruxelles en mai 1856, elle fait la connaissance de Maximilien, le frère de l'empereur d'Autriche, qui conquiert son cœur : il est de huit ans son aîné, elle le trouve séduisant et intelligent, et souhaite l'épouser.
Bien que Charlotte soit éperdument amoureuse de Maximilien, voyant en lui un grand homme au futur prometteur, il semble que les sentiments ne soient pas réciproques du côté de l'Autrichien.
Après leur rencontre, il ne mentionne Charlotte à personne.
Il ne lui témoigne qu'un respect chaste et ne considère le mariage qu'en raison de son intérêt personnel.
Maximilien et Charlotte se marient le 27 juillet 1857 à Bruxelles, un peu plus d'un an après leur première rencontre.
Le mariage de Charlotte a consolidé la légitimité de la famille royale belge et lui a permis de devenir vice-reine d'Italie, Maximilien ayant été nommé vice-roi de Lombardie-Vénétie par son frère François-Joseph.
Ils vivaient au Palais impérial de Milan et à la Villa de Monza.
Cependant, deux ans après leur union, en 1859, les problèmes surgissent.
Maximilien, jugé trop indulgent et dépensier dans sa gestion, est contraint à la démission par son frère.
Le couple se retire alors au château de Miramare, financé par la dot de Charlotte, provoquant l'indignation de Léopold II, son frère.
Leur relation se détériore progressivement.
Pendant ce temps, Napoléon III, empereur de France, nourrit d'ambitieux projets politiques : il envisage de créer un empire puissant en Amérique du Sud, en opposition à l'ascension des États-Unis, qui serait à la fois latin et catholique.
En 1863, il dépêche des émissaires pour proposer à Maximilien de devenir l'empereur du Mexique.
Le 10 avril 1864, Maximilien accepte et est couronné Empereur du Mexique au Palais de Miramar.
Cependant, il n'a jamais mis les pieds dans ce pays et, trompé par des émissaires peu fiables, il croit être adoré par les Mexicains et choisi par le peuple, ce qui n'est pas le cas.
Le couple impérial arrive à Mexico le 12 juin 1864 après un long voyage en mer et commet immédiatement des erreurs.
Ils prétendent auprès de leur famille en Europe vivre dans des conditions idylliques, mais la réalité est tout autre : ils découvrent rapidement que le pays est affligé par l'insécurité, la pauvreté et la violence.
Bien que Charlotte et Maximilien semblent unis, avec Charlotte dirigeant le gouvernement et le pays en l'absence de Maximilien, ils échouent à gouverner efficacement.
Initialement soutenus par Napoléon III, l'empereur des Français retire progressivement ses troupes face à l'aggravation de la situation, abandonnant l'empereur du Mexique à son sort avec peu de soutiens.
Charlotte navigue alors vers l'Europe en quête d'aide. À Paris, son accueil est glacial ; contrainte de résider à l'hôtel, elle doit presque implorer Napoléon III pour obtenir une audience.
Il accepte avec mépris, et leur rencontre le 11 août 1866 à Saint-Cloud est un désastre.
Charlotte se retire ensuite dans son château de Miramare, évitant de visiter sa famille en Belgique et en Autriche, ces deux nations ayant retiré leur soutien au Mexique.
Il lui reste néanmoins une dernière opportunité : plaider sa cause à Rome auprès du Pape Pie IX.
Ce dernier refuse d'assister le Mexique.
L'impératrice en détresse adopte un comportement des plus étranges : convaincue qu'on veut l'empoisonner, elle s'habille uniquement en noir. Charlotte est retenue à Miramar sans que personne ne lui révèle l'exécution de son époux, Maximilien, au Mexique.
En juillet 1867, Léopold II, le frère de Charlotte, envoie sa femme, la reine des Belges Marie-Henriette, pour prendre des nouvelles de Charlotte, toujours isolée à Miramar.
Elle réussit à négocier son retour en Belgique.
Ce n'est qu'en janvier 1868, six mois après le décès de son mari, que Charlotte de Belgique est informée de son exécution.
Déjà fragilisée, elle plonge dans une dépression encore plus profonde.
Elle se consacre alors à la mémoire de Maximilien, rassemblant toutes ses possessions et s'isolant dans la solitude.
Son quotidien oscille entre des périodes de calme absolu et des crises d'hystérie durant lesquelles elle brise tout ce qu'elle touche.
Durant la Première Guerre mondiale, elle ne rencontre plus personne, mais n'est pas dérangée en raison de son titre d'Archiduchesse d'Autriche, acquis par son mariage avec Maximilien.
Elle décède finalement le 19 janvier 1927, emportée par la grippe à l'âge de 86 ans.
Margarethe de SAXE
1ère épouse de
l'Archiduc Karl Ludwig d'AUTRICHE
Marguerite Caroline Frédérique Cécile Auguste Amélie Joséphine Elisabeth Marie Jeanne de Saxe, née le 24 mai 1840 à Dresde et décédée le 15 septembre 1858 à Monza, devint par mariage la belle-sœur de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche.
Fille de Jean de Saxe, frère cadet du roi Frédéric-Auguste II de Saxe, et d'Amélie de Bavière, la duchesse Marguerite était l'avant-dernière d'une fratrie de neuf enfants, dont la plupart eurent une vie éphémère.
Les premières années de Marguerite furent marquées par le décès de son frère Ernest, mort à 16 ans en 1847, et par les troubles de la révolution de 1848 qui forcèrent son grand-père maternel, le roi Louis Ier de Bavière, à abdiquer.
En 1849, fuyant les insurgés, la famille royale de Saxe se réfugia temporairement dans la forteresse de Königstein.
Le 3 mai 1849, la République de Saxe fut proclamée à Dresde mais fut renversée par les troupes prussiennes dès le 9 mai.
L'ordre fut rigoureusement restauré et les années 1850 débutèrent sous de meilleurs auspices.
Le 4 novembre 1856, Marguerite de Saxe épousa à Dresde son cousin germain Charles-Louis d’Autriche (1833-1896), frère cadet de l'empereur François-Joseph Ier.
Nommé gouverneur du Tyrol par son frère, l'archiduc et sa jeune épouse s'établirent à Innsbruck.
Après avoir fêté avec la famille impériale la naissance de l'archiduc héritier Rodolphe le 21 août 1858, le couple princier entreprit un voyage en Italie.
Durant ce séjour, la princesse contracta la fièvre typhoïde qui lui fut mortelle.
Elle s'éteignit à Monza le 15 septembre, à l'âge de 18 ans et 4 mois, laissant son époux l'archiduc veuf à 25 ans.
Son cœur est inhumé dans la chapelle curiale d’Innsbruck.
Princesse Maria Annunciata
de BOURBON des DEUX-SICILES
2ème épouse de
l'Archiduc Karl Ludwig d'AUTRICHE
Marie Annonciade Isabelle Philomène Sabazie des Deux-Siciles, née à Caserte le 24 mars 1843 et décédée à Vienne le 4 mai 1871, était membre de la Maison royale des Deux-Siciles et est devenue archiduchesse d'Autriche par mariage, mère de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche.
Fille de Ferdinand II des Deux-Siciles, surnommé "Re Bomba" pour sa répression des révoltes de 1848, et de Marie-Thérèse de Habsbourg-Lorraine-Teschen, elle perdit son père en 1859 et vit son demi-frère accéder au trône en tant que François II des Deux-Siciles.
Ses deux frères aînés ayant épousé les sœurs de l'impératrice d'Autriche, Marie-Annonciade épousa à dix-neuf ans, le 16 octobre 1862, l'archiduc Charles-Louis d'Autriche, frère de l'empereur François-Joseph Ier, veuf à vingt-neuf ans de la duchesse Marguerite de Saxe mais sans enfants.
Quatre enfants naquirent de cette union.
L'archiduchesse succomba à la tuberculose l'année suivante, à l'âge de vingt-huit ans.
Infante Maria Theresa de PORTUGAL
3ème épouse de
l'Archiduc Karl Ludwig d'AUTRICHE
Marie-Thérèse de Bragance, née le 24 août 1855 et décédée le 12 février 1944, était la fille de Michel de Portugal, duc de Bragance, et d'Adélaïde de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg.
Après avoir tenté sans succès de s'emparer du trône portugais en 1828, Michel de Portugal fut exilé et s'établit en Autriche, où il prit le titre de duc de Bragance.
Il épousa Adélaïde de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg et eut avec elle un fils et six filles.
Le 23 juillet 1873, à Kleinheubach, Marie-Thérèse se maria avec l'archiduc Charles-Louis d'Autriche, frère cadet de l'empereur François-Joseph Ier et roi de Hongrie.
Bien que l'archiduc, veuf deux fois et père de quatre enfants, fût de 22 ans son aîné, ce mariage représentait une excellente alliance pour une princesse portugaise en exil.
De leur union sont nés deux enfants.
Femme de cœur et de devoir, devenue orpheline de père à 11 ans et ayant reçu une éducation catholique stricte (sa mère mourra religieuse), elle devient mère d'une grande famille à tout juste 18 ans.
Elle prend soin des enfants de son époux avec un grand dévouement, gagnant leur confiance et affection.
En 1889, la mort de l'archiduc héritier Rodolphe désigne son mari comme le successeur potentiel de l'empire.
À la mort de l'archiduc en 1896, son fils aîné, l'archiduc François-Ferdinand, célibataire de 32 ans, devient l'héritier du trône.
Devenue veuve la même année, et jouissant de la confiance de l'empereur François-Joseph, son beau-frère, elle appuie son beau-fils François-Ferdinand dans son mariage morganatique.
Malgré un compromis jugé humiliant pour sa future épouse et leurs enfants, il conserve ses droits au trône en 1900.
Marie-Thérèse, sans rôle politique, est néanmoins estimée par l'empereur.
Suite à l'assassinat de François-Ferdinand et de son épouse, elle prend sous son aile leurs trois enfants orphelins.
L'archiduchesse soutient le nouvel empereur Charles Ier (le petit-fils de son mari), mais l'Autriche-Hongrie est perdue et la monarchie s'effondre après la défaite.
Elle suit sans crainte le jeune empereur en exil à Madère, l'accompagnant et le soutenant spirituellement malgré une vie dans la précarité.
L'empereur meurt en exil le 1er avril 1922 à 34 ans.
Elle était diplômée infirmière.